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furent entièrement défaits par des ennemis bien moins nombreux, mais plus aguerris. Le récit de ces scènes de sang dont les annales de l’univers offrent tant d’exemples, à la honte de l’humanité, convient mal dans la bouche d’une femme ; je me contenterai de dire que ce fut le trop d’ardeur même des patriotes qui occasionna leur défaite : ils ne sont plus ces temps où le courage et le patriotisme suppléait au nombre, et où une poignée d’hommes libres mettait en fuite des milliers d’esclaves énervés. L’invention de la poudre a tout changé ; les bonnes dispositions et l’artillerie font tout ; le succès ne dépend plus de la force du corps, de l’énergie de l’âme, c’est l’esprit d’un seul homme qui le conçoit et qui l’assure ; le hasard quelquefois le seconde ; l’intelligence des officiers subalternes, la promptitude des troupes à exécuter les différentes évolutions qu’il commande, l’aident ; mais c’est toujours plutôt au Général qu’à ses troupes qu’est due la victoire. Je reconnus dans cette