général des troupes brabançonnes, qu’à
peine croyais-je être éloignée de quelques
lieues de Bruxelles. Ce fut alors que
nous commençâmes à songer, mon
amant à l’objet de son voyage, aux
devoirs qu’il allait avoir à remplir, et
moi aux dangers auxquels il allait être
exposé ; je pris un logement dans un
village près duquel le régiment de van
Dick était campé. Mon amant venait
passer avec moi tout le temps que lui
laissaient ses occupations militaires, et
nos entretiens étaient d’autant plus doux,
qu’ils étaient plus rares et soumis à plus
d’obstacles. La peine est plus nécessaire
à l’homme qu’on ne pense pour lui faire
apprécier et goûter le plaisir ; j’ose même
dire que sans elle, celui-ci deviendrait
insensiblement nul. Une suite ininterrompue
de jouissances fatigue l’homme
et fait naître l’ennui, ce poison de la vie,
plus redoutable que la peine ; il n’est
donc point de bonheur parfait, puisque
ce que nous appelons bonheur cesse
d’être tel dès qu’il est continu ; ainsi à
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