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Du moment où je me trouvai en étroite intimité avec van Dick (c’était le nom du jeune Vonkiste), mon aversion pour van Eupen ne fit encore qu’augmenter, et je résolus de rompre formellement avec ce dernier ; j’étais dans cette disposition lorsque mon nouvel amant m’apprit qu’il avait été nommé lieutenant dans un corps récemment levé pour renforcer l’armée patriotique qui combattait les Autrichiens, et que l’honneur allait lui faire un devoir de me quitter pour aller joindre ce corps qui était déjà en route ; la tristesse qui était répandue sur son visage, ne me laissa pas douter qu’il ne fût très affligé de devoir se séparer de moi ; j’en fus d’autant plus vivement attendrie, que je me sentais autant de tendresse pour lui, que je commençais à avoir d’horreur pour van Eupen. Ce sentiment pénible fut suivi d’une idée qui me vint et que j’embrassai avec transport ; outre qu’elle conciliait mon amour avec les circonstances, son exécution avait quelque