Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/397

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 387 —


le grand de taille et de nom Vander Noot : je ne m’aperçus presque pas que j’eusse changé d’amant, mon sort continua d’être des plus agréables ; le Chanoine déploya même d’abord plus de générosité pour moi que son devancier, ses preuves de tendresse étaient aussi plus multipliées, excédent que je ne pus m’empêcher de mettre en ligne de compte, car quoiqu’une femme ne soit pas attachée de cœur à un homme, elle est toujours flattée de la tendresse qu’il lui témoigne, et les témoignages physiques sont toujours plus ou moins de son goût. Je reconnus bientôt jusqu’à quel point M. van Eupen poussait la paillardise ; l’impudique Chanoine venait tous les jours chez moi sous différents déguisements ; il épuisait toutes les manières de varier le plaisir ; il connaissait toutes les situations voluptueuses, et il fallait que je me prêtasse à tous ses caprices libertins ; tant qu’ils furent conformes au vœu de notre bonne mère la nature, je ne fis aucune difficulté de