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discouru quelque temps sur différents objets politiques et autres, le président fit tomber la conversation sur la nature de mes relations avec le Comte de Mirabeau. Une femme en pareil cas est toujours plus ou moins dissimulée ; elle n’aime point de faire un aveu que rien ne nécessite, surtout si cet aveu donne une certaine prise sur elle à celui à qui elle le fait, car les hommes ont en général la manie de prétendre qu’on ne doit pas leur refuser ce que l’on accorde à un autre. Cependant comme il m’en a toujours coûté de déguiser la vérité, la réponse que je fis à M. Vander Noot, parut plutôt le confirmer dans ses soupçons, que le persuader du peu de consistance de ces relations. Il me dit qu’il enviait le bonheur du Comte, et qu’il donnerait tout pour en goûter un pareil ; il se répandit ensuite en éloges sur ma figure et sur mon esprit : c’est ordinairement par la flatterie que les hommes cherchent d’abord à s’insinuer dans notre cœur, et en cela ils connaissent

  
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