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et qu’il n’avait jamais eu la plus légère relation avec moi, qu’ainsi il était clair qu’il ne me devait rien ; en achevant ces mots, il fit une pirouette et disparut. Je restai immobile d’étonnement et d’indignation ; jamais je n’aurais pu imaginer que Morande fût scélérat au point d’user d’un pareil moyen pour se débarrasser de moi et de sa dette ; cette conduite mit à mes yeux le comble à son atrocité ; je vis bien que les nouvelles tentatives que je pourrais faire seraient inutiles, et qu’il n’y avait aucune prise sur un homme aussi dépourvu du moindre sentiment d’honneur. Les personnes qui étaient présentes me confirmèrent encore dans cette opinion ; j’appris d’elles que ce n’était pas la première fois que Morande niait ses dettes, que cet homme était fait à tout, à la honte, aux injures et même aux coups, qu’il recevait tout de bonne grâce, pourvu qu’il y trouvât son intérêt.

Je revenais tristement occupée de la scélératesse de Morande, lorsqu’un