Page:Julie Philosophe, 1886.djvu/200

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 190 —


me promettant de lui rendre cet argent et l’équivalent de mon accoutrement à la première occasion. Je mis donc le sac dans ma poche et je sortis de la maison, laissant mon habit de Jacobin et les débris de ma barbe sur une chaise pour garants de l’emprunt que je venais de faire.

J’avais déjà regagné la grande route, et je m’éloignais à grands pas, lorsque j’entendis un bruit comme de voix et de gens qui marchaient : je présumai que c’était mon hôte qui revenait avec une escorte ; je me cachai derrière un buisson pour les laisser passer. En effet, je reconnus, parmi les sept à huit paysans qui portaient des flambeaux, celui à qui j’avais fait tant de peur ; je vis aussi la servante qui, en gesticulant, racontait sans doute à l’un d’eux ce qui s’était passé : lorsqu’ils furent éloignés d’une centaine de pas, je continuai mon chemin, mais je quittai la grande route et pris à travers la campagne, de peur que le maître de la maison, reconnaissant