seul dans cette demeure qui ne me parut
pas avoir d’autres habitants ; après avoir
ri quelque temps en moi-même de cette
singulière aventure, je résolus d’en tirer
tout le parti qu’il me serait possible : je
rentrai dans la chambre ; mes yeux
s’arrêtèrent d’abord sur une glace, et en
voyant ma grotesque figure, je fus encore
moins étonné de la terreur panique que
j’avais inspirée à la servante et à son
maître. Une bouteille se trouvait sur la
table avec les restes du souper de ce
dernier ; je m’assis près du feu, et sans
m’embarrasser de ce qui pouvait résulter
de tout cela, je commençai à boire et à
manger avec le plus grand appétit ; le
vin me parut d’autant meilleur, que j’en
avais été plus longtemps privé. J’avais
déjà vidé la bouteille, lorsqu’il me vint
une idée que j’exécutai sur le champ ;
j’ouvris une armoire, je choisis parmi
plusieurs habits, celui qui me convenait
le mieux, ainsi qu’une veste et une
culotte ; je trouvai dans un tiroir du
linge et tout ce qui m’était nécessaire
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