du monde ; je lâchai prise, mais l’état
dans lequel on me trouva attestait assez
mon délit ; la jeune fille d’ailleurs m’accusait
en m’accablant d’injures. Ses parents
singulièrement irrités, me firent saisir ;
on alla se plaindre au supérieur de mon
couvent, et l’on m’y reconduisit avec
main-forte à la nuit tombante.
Quoique mon supérieur ne valût lui-même guère mieux que moi, cependant le scandale que cette affaire avait causé, la publicité du délit dont la ville avait été imbue, rendait la punition nécessaire, et l’intérêt même de tous mes confrères exigeait qu’elle fût exemplaire ; j’avais eu d’ailleurs quelques jours auparavant, une rixe violente avec le prieur, et en me punissant sévèrement, il exerçait une vengeance particulière en même temps qu’il remplissait le devoir de son poste. Après avoir essuyé une forte réprimande devant tout le couvent assemblé, qui fut suivie d’une très forte discipline, on me descendit dans une de ces prisons pratiquées sous