donc le véhicule de la sensibilité morale,
ou plutôt l’une est la cause de l’autre ;
conséquemment une personne fort sensible
au physique, l’est toujours beaucoup
au moral, et dans ce cas elle est
portée à l’amour, puisque l’amour n’est
qu’une exaltation de ces deux principes
qui constituent notre état. Mais l’amour
physique est tellement lié à l’amour
moral, qu’on n’éprouve jamais l’un sans
l’autre ; une femme qui est fortement
atteinte de cette passion, et qui y succombe,
peut-elle donc être coupable ?
La sensibilité est, dit-on, une vertu ; si
c’en est une, comme je n’en doute pas,
l’effet de cette vertu pourrait-il être un
crime ?… J’en conclus qu’une femme
peut être galante, se livrer au plaisir
toutes les fois qu’elle en trouve l’occasion,
et être en même temps bonne,
bienfaisante, honnête, respectable, et je
dirai même vertueuse.
Vous prêchez pour votre saint, me dira malignement quelque lecteur. Pourquoi non, lui répondrai-je, chacun