parsemée d’arbres et de ruisseaux, et
dans le lointain les murs de la résidence
du chef de la République. Cependant je
ne tardai pas à m’ennuyer dans ce beau
séjour ; ce jardin, ce canal, ce parc,
cette charmante situation perdirent
bientôt tout l’attrait qu’ils avaient eu
d’abord pour moi, et cela parce que j’y
étais seule, car les occupations importantes
de M. van Rennen ne lui permettaient
pas de rester longtemps avec moi ;
il ne me voyait presque qu’à la dérobée,
et je ne pouvais regarder comme société
ni la vieille femme qui me servait, ni
son mari qui était un vieillard impotent
et presque imbécile.
L’homme est fait pour la société ; la femme surtout a plus besoin encore de se communiquer ; plus sensible, plus liante que l’homme, l’abondance des sensations qu’elle éprouve lui rend plus pressante la nécessité de les épancher ; un amant ne lui suffit pas toujours ; il lui faut une amie ou du moins une femme, parce que la ténuité de ses idées