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la tendresse que je lui témoignais et de la preuve signalée que je voulais lui en donner ; il me répondit que la proposition que je venais de lui faire lui était autant agréable qu’à moi ; mais, ajouta-t-il, je ne suis point riche, il s’en faut bien que je puisse vous faire le même sort que M. van Vlieten, et en acceptant votre offre, je crains de vous faire manquer à vos intérêts. — Ne parlez point, interrompis-je, d’une chose qui mérite si peu l’attention des âmes d’une certaine trempe ; le vil intérêt ne dominera jamais dans mon cœur, il l’emportera encore moins sur l’amour. Jamais je ne ferai dépendre mon bonheur de ce qui fait le fondement de la félicité du plus grand nombre. D’ailleurs, ma tendresse pour vous est bien capable de me faire passer sur toute autre considération. Je renoncerai sans regret à l’espèce de fortune dont je jouis ; votre cœur, mon cher van Hove, me tiendra lieu de tout.

Mon amant parut charmé de ma ré-