suivant j’eus une nouvelle entrevue avec
mon jeune amant : je me hasardai même
à l’introduire dans ma chambre. Cette
agréable intrigue dura environ deux
mois sans que rien ne vînt la troubler :
l’amour rend ingénieux ; je prenais si
bien mes précautions, que mes femmes
ne s’aperçurent de rien ; pour M. van Vlieten,
il aurait gagé tous les vaisseaux
qu’il avait en mer, que j’étais un modèle
parfait de fidélité : une femme dupe
toujours un homme quand elle le veut,
quelque fin que celui-ci soit d’ailleurs ;
il semble même que sa crédulité, en
matière amoureuse, soit en raison inverse
de son habileté, j’ose même dire
de son génie dans les autres objets qui
n’y ont point de rapport. Je parierais
presque qu’il n’est pas un des grands
hommes fameux dans l’histoire qui n’ait
été la dupe de sa maîtresse toutes les
fois que celle-ci l’a voulu.
Un soir que van Hove (c’était le nom de mon Officier) s’était rendu près de moi comme à son ordinaire, il m’apprit