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merce étendu, absorbassent la plus grande partie de son temps, il n’avait point ce sérieux, cette espèce de taciturnité que donne une trop grande contention d’esprit. Lorsqu’il était avec moi, le négociant, l’homme d’État faisait place à l’homme aimable, à l’agréable libertin. J’ai dit qu’il aimait beaucoup les Français ; on aime toujours ceux à qui on ressemble. M. van Vlieten avait encore une autre raison de leur être attaché ; on sait qu’à l’époque dont je parle, la République de Hollande était divisée en deux partis, dont l’un était attaché au Stadhouder, et l’autre connu sous le nom de parti Patriotique, était secondé sous main par la France. La ville d’Amsterdam était le chef-lieu de ce dernier parti, et tous ses Régents, de zélés républicains ; M. van Vlieten se distinguait surtout parmi ceux-ci ; lorsque les transports de l’amour faisaient place à un entretien plus calme, il se plaisait souvent à m’instruire de l’état des affaires de la Hollande, de la division qui y régnait et