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Scène 9e

L’Orchestre exécute pendant la scène suivante le motet —
« On va lui percer le flanc ».
LES MÊMES — BAPTISTE, M. VAN CARCASS (musique)

BAPTISTE (du dehors). — N’entrez pas ! — je vous dis qu’il est enragé !

VAN CARCASS. — Passe devant imbécile, et ne crains rien — je suis armé.

(Il entre en passant devant lui)

BAPTISTE. — Oh !

ÉTAMINE. — Mon Père !

VAN CARCASS. — Ma fille !… Il était temps !

(Isidore montre les dents à Baptiste qui se cache derrière son maître)

BAPTISTE. — Au secours !

VAN CARCASS. — Chut ! ne bouge pas ! Il serait capable de sauter par la fenêtre !… Et je ne veux pas qu’il m’échappe.

ÉTAMINE. — Quel est votre projet, mon père ?

VAN CARCASS. — Chut ! Puisqu’il fait le méchant, et qu’il casse mon mobilier, je me décide à…

ÉTAMINE. — À quoi ?

VAN CARCASS (tirant un énorme coutelas de sa poitrine). — Comme il doit devenir le plus bel ornement de mon musée, nous allons l’écorcher sans délai.

ISIDORE (à part). — M’écorcher !

VAN CARCASS. — Nous l’empaillerons après.

BAPTISTE. — S’il vous était indifférent de l’empailler avant.

VAN CARCASS. — Imbécile !

BAPTISTE. — Merci de cette bonne parole.

VAN CARCASS. — Empare-toi de l’animal.

BAPTISTE (effrayé). — C’est que…

ISIDORE (hurlant). — Fichtrrrrr !…

VAN CARCASS. — Allons, va, prends un bras — je tiendrai l’autre.