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l’île mystérieuse.

En un instant, le corral était traversé, et Cyrus Smith se trouvait devant l’habitation.

Il était possible que la maison fût occupée par l’inconnu, puisque c’était de la maison même que le télégramme avait dû partir. Toutefois, aucune lumière n’en éclairait la fenêtre.

L’ingénieur frappa à la porte.

Pas de réponse.

Cyrus Smith ouvrit la porte, et les colons entrèrent dans la chambre, qui était profondément obscure.

Un coup de briquet fut donné par Nab, et, un instant après, le fanal était allumé et promené à tous les coins de la chambre…

Il n’y avait personne. Les choses étaient dans l’état où on les avait laissées.

« Avons-nous été dupes d’une illusion ? » murmura Cyrus Smith.

Non ! Ce n’était pas possible ! Le télégramme avait bien dit :

« Venez au corral en toute hâte. »

On s’approcha de la table qui était spécialement affectée au service du fil. Tout y était en place, la pile et la boîte qui la contenait, ainsi que l’appareil récepteur et transmetteur.

« Qui est venu pour la dernière fois ici ? demanda l’ingénieur.

— Moi, monsieur Smith, répondit Ayrton.

— Et c’était ?…

— Il y a quatre jours.

— Ah ! une notice ! » s’écria Harbert, qui montra un papier déposé sur la table.

Sur ce papier étaient écrits ces mots, en anglais :

« Suivez le nouveau fil. »

« En route ! » s’écria Cyrus Smith, qui comprit que la dépêche n’était pas partie du corral, mais bien de la retraite mystérieuse qu’un fil supplémentaire, raccordé à l’ancien, réunissait directement à Granite-house.

Nab prit le fanal allumé, et tous quittèrent le corral.

L’orage se déchaînait alors avec une extrême violence. L’intervalle qui séparait chaque éclair de chaque coup de tonnerre diminuait sensiblement. Le météore allait bientôt dominer le mont Franklin et l’île entière. À l’éclat des lueurs intermittentes, on pouvait voir le sommet du volcan empanaché de vapeurs.

Il n’y avait, dans toute la portion du corral qui séparait la maison de l’enceinte palissadée, aucune communication télégraphique. Mais, après avoir franchi la porte, l’ingénieur, courant droit au premier poteau, vit à la lueur d’un éclair qu’un nouveau fil retombait de l’isoloir jusqu’à terre.