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le secret de l’île.

d’horreur s’empara de tout son être. Et alors il fut pris de cette irrésistible envie de faire sauter le brick, et avec lui tous ceux qu’il portait. Ayrton périrait dans l’explosion, mais il ferait son devoir.

Ayrton n’hésita pas. Gagner la soute aux poudres, qui est toujours située à l’arrière d’un bâtiment, c’était facile. La poudre ne devait pas manquer à un navire qui faisait un pareil métier, et il suffirait d’une étincelle pour l’anéantir en un instant.

Ayrton s’affala avec précaution dans l’entre-pont, jonché de nombreux dormeurs, que l’ivresse, plus que le sommeil, tenait appesantis. Un falot était allumé au pied du grand mât, autour duquel était appendu un râtelier garni d’armes à feu de toutes sortes.

Ayrton détacha du râtelier un revolver et s’assura qu’il était chargé et amorcé. Il ne lui en fallait pas plus pour accomplir l’œuvre de destruction. Il se glissa donc vers l’arrière, de manière à arriver sous la dunette du brick, où devait être la soute.

Cependant, sur cet entre-pont qui était presque obscur, il était difficile de ramper sans heurter quelque convict insuffisamment endormi. De là des jurons et des coups. Ayrton fut, plus d’une fois, forcé de suspendre sa marche. Mais, enfin, il arriva à la cloison fermant le compartiment d’arrière, et il trouva la porte qui devait s’ouvrir sur la soute même.

Ayrton, réduit à la forcer, se mit à l’œuvre. C’était une besogne difficile à accomplir sans bruit, car il s’agissait de briser un cadenas. Mais sous la main vigoureuse d’Ayrton, le cadenas sauta et la porte fut ouverte…

En ce moment, un bras s’appuya sur l’épaule d’Ayrton.

« Que fais-tu là ? » demanda d’une voix dure un homme de haute taille, qui, se dressant dans l’ombre, porta brusquement à la figure d’Ayrton la lumière d’une lanterne.

Ayrton se rejeta en arrière. Dans un rapide éclat de la lanterne, il avait reconnu son ancien complice, Bob Harvey, mais il ne pouvait l’être de celui-ci, qui devait croire Ayrton mort depuis longtemps.

« Que fais-tu là ? » dit Bob Harvey, en saisissant Ayrton par la ceinture de son pantalon.

Mais Ayrton, sans répondre, repoussa vigoureusement le chef des convicts et chercha à s’élancer dans la soute. Un coup de revolver au milieu de ces tonneaux de poudre, et tout eût été fini !…

« À moi, garçons ! » s’était écrié Bob Harvey.

Deux ou trois pirates, réveillés à sa voix, s’étaient relevés, et, se jetant sur