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d’appliquer mes oreilles contre le mur, chaque fois que j’ai pu.

Un jour, un des maîtres est venu se plaindre qu’un domestique l’avait insulté. Le proviseur n’a fait ni une ni deux : il appelle le pion Souillard, qui lui sert de secrétaire : « M. Souillard, il y a M. Pichon qui se plaint de ce que Jean lui ait parlé insolemment devant les élèves ; — il faut que l’un des deux file. Je tiens à Jean ; il nettoie bien les lieux. M. Pichon est un imbécile qui n’a pas de protections, qui achète cent francs de bouquins pour faire son livre d’étymologie et qui porte des habits qui nous déshonorent.

« Écrivez en marge à son dossier :

« Pichon. Se commet avec les domestiques — a des habitudes de saleté — sait ses classiques. Rendrait de grands services dans une autre localité. »


Ah ! vivent les charcutiers, nom d’une pipe !

Et les cordonniers aussi ! vivent les épiciers et les bouviers !

Vivent les nègres !…

Moi, plutôt que d’être professeur, je ferai tout, tout, tout !…


Il n’y a donc pas à compter sur Malatestat qui est à la charcuterie de Modène et il a même laissé intacte dans son pupitre une boîte de fruits confits qu’on se partage en retenue.

Je cherche de tous côtés d’autres complices ; je