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nouvelles de Kobé ; nous savions que les deux premiers contacts y étaient observés ; qu’une quinzaine de photographies y avaient été prises et enfin, peu après notre observation, M. Delacroix m’annonçait qu’il avait obtenu les derniers contacts, l’extérieur seul incertain.

Telle a été, d’une manière générale, le résultat de nos observations. Nous aurions eu incontestablement des résultats plus complets avec un ciel plus pur et plus constant ; mais mon expérience des voyages m’a enseigné qu’il ne faut pas trop demander, et qu’on doit s’estimer heureux lorsque tant de fatigues, de peines, de sollicitudes ne restent pas sans résultats. Du reste, dès le lendemain, la pluie qui reprenait violente et continue semblait témoigner que la Providence avait fait, au milieu de cette fâcheuse période, une courte trêve en notre faveur.

Je ne dois pas terminer sans vous parler, M. le Secrétaire perpétuel, d’une observation qui se rattache à la couronne et à l’atmosphère coronale du Soleil.

Avec des verres d’une coloration bleu violet, particulière et très-pure, j’ai pu voir Vénus avant qu’elle eût touché le disque solaire elle se détachait comme une petite tache ronde très-pâle. Quand elle commença à mordre sur le disque solaire, cette tache complétait le segment noir, qui se trouvait sur l’astre radieux. C’était une éclipse partielle de l’atmosphère coronale. Cette observation prouve, d’une manière toute nouvelle et bien concluante, l’existence de cette atmosphère lumineuse et l’exactitude de nos observations de 1871. J’ai vu Vénus depuis environ 2 à 3 minutes de distance du bord solaire.

Nous travaillons à nos rapports à l’Académie.