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obtenu autant de photographies qu’il eût été désirable, nous devons nous estimer très-heureux d’avoir pu observer les deux contacts intérieurs et obtenu, en somme, le plus important. Cette année a été exceptionnellement pluvieuse au Japon, et, peu après notre arrivée, j’ai été extrêmement anxieux sur l’issue de l’expédition. Aussi ai-je rassemblé, sur les diverses villes pouvant nous offrir les chances les moins défavorables, tous les documents météorologiques recueillis, soit par le Gouvernement, soit par les Observatoires, les Européens résidents et même par les natifs. L’examen de ces documents ne tarda pas à me montrer que Yokohama nous offrait bien peu de chances favorables. Kobé, dans la mer Intérieure, et Nagasaki, au sud-ouest, nous étaient indiqués comme jouissant en hiver d’un meilleur climat, et, à cet égard, tous les avis compétents étaient unanimes. Je demandai donc à M. Lespès, commandant de la station du Japon, en exécution des ordres qui lui avaient été donnés, de vouloir bien nous faire conduire-à Kobé. Nous fîmes le voyage sur l’aviso à vapeur le d’Estrées, commandé par M. le capitaine de frégate Joncla. A Kobé, je poursuivis activement mes informations ; elles nous confirmèrent dans la résolution que nous avions prise, de quitter Yokohama. Entre Kobé et Nagasaki, la différence était faible ; cependant Nagasaki paraissait préférable, et c’est ainsi qu’en avaient jugé les Américains qui s’y étaient établis. D’un autre côté, les circonstances astronomiques du passage y étaient plus avantageuses (Soleil plus élevé qu’a Kobé et surtout qu’à Yokohama). Je me décidai donc pour Nagasaki ; mais, le beau temps n’étant nullement assuré, même dans cette dernière ville, je résolus d’avoir aussi un poste d’observation à Kobé. Ce partage, qui était