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ESSAI D’ORTHOGRAPHE WALLONNE.

Pour aboutir à un système pratique d’orthographe, ce serait un très mauvais moyen de faire table rase de tout et d’imaginer in abstracto des règles et des lois idéales. Il faut au contraire, consulter la tradition, la jugeât-on mauvaise ; il faut partir des théories émises et des tendances mille fois manifestées. Chaque auteur un peu soigneux des questions de langage, par le fait qu’il transcrit son œuvre, propose un système. Peut-être n’a-t-il pas à tout moment assez d’attention ou de constance pour surveiller ses graphies, assez de savoir philologique pour bien résoudre les difficultés. Mais dans l’ensemble, et abstraction faite des défaillances, son texte affiche des tendances et des procédés

Il serait fastidieux pourtant d’interroger chaque auteur wallon, de parcourir chaque opuscule ou chaque numéro de journal pour en découvrir les procédés graphiques. Les détails d’ailleurs n’importent aucunement, parce que ce ne sont point là les seuls documents à étudier. Il suffit de constater la tendance générale des auteurs : elle est bien orientée, sans conteste et sans exception, vers l’imitation de l’orthographe française, autrement dit : vers l’analogie.

Il est d’autres œuvres devant lesquelles il convient de s’arrêter davantage. Les lexicographes se sont proposé d’étudier les mots eux-mêmes, non seulement dans leur signification, mais jusque dans leur physionomie. Il vaut donc la peine d’ouvrir les dictionnaires les plus autorisés et de leur demander ce qu’ils pensent sur la question de l’orthographie wallonne.

Enfin, et par dessus tout, il y a les théoriciens. S’il faut demander aux précédents des avis et des conseils, il faut