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à notre point de vue. C’est pourquoi nous avons placé ici l’excellent opuscule de M. Vierset, bien qu’il ait paru beaucoup plus tard.

Le désir de conserver l’orthographe française essayant de faire bon ménage avec un grand désir d’exactitude, telle est la caractéristique de ce système. Cette conciliation de deux principes opposés a forcé nos auteurs à des compromis que nous allons étudier.

« Tous ceux qui écrivent ou qui lisent le wallon, dit Wérotte, ont dû sentir la nécessité d’une orthographe uniforme et rationnelle… Or, chacun emploie une orthographe si différente de celle des autres, qu’ils semblent écrire une autre langue, et plusieurs ont un système tellement éloigné soit de l’étymologie latine, soit de l’analogie du français qu’au premier aspect on croit avoir devant les yeux une langue inconnue. Les différences de lecture qui en résultent, malencontreuses en toute circonstance, le sont surtout lorsqu’il s’agit de poésie populaire. Le peuple n’a pas le temps de déchiffrer des hiéroglyphes et les gens lettrés ne s’en donnent guère la peine… »

Sautant par dessus l’ouvrage original de Chavée, conçu à un autre point de vue, nous demanderons à M. Vierset l’exposé du système, et c’est dans les œuvres du chansonnier que nous en contrôlerons au besoin l’application.

Voyelles (cf. Vierset, p. 8-14).

  1. a bref : solia, aurmonaque, habie (habile), casse (balle).
  2. a long : âme, diâle, pâpâ (poupon).
  3. i bref : pitit, trimouille (moulin à café), rosti.
  4. i long : scrire, , mougnî.
  5. eu ouvert : fœu, leup, cafeu.
  6. é fermé : fer (faire), ricinez (déjeunez), grawé (gratté).
  7. è ouvert bref : brès (bras), cofesse, causrait, patoeis, mêle.
  8. ê ouvert long : brais (pleure), terre, patere (pater),

derrein.