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» Avec un alphabet complet, ce ne serait plus qu’un jeu d’apprendre à lire : il suffirait de connaître la prononciation de quarante à cinquante signes. »

Sur la tactique à suivre en fait de réforme orthographique : « Les néographes auraient peut-être réussi, s’ils s’étaient contentés d’établir une orthographe de prononciation à côté de l’orthographe usuelle. Ces deux sortes d’écriture peuvent exister simultanément, comme les chiffres arabes avec les chiffres romains. » Il rappelle que vers 1800 dans les boutiques de Liége les calculs se faisaient en chiffres romains.

En vertu de ces principes, Simonon avait donc inventé, pour son usage, un alphabet phonétique. Il déclare attacher peu d’importance à la forme des signes ; l’essentiel est que chaque signe soit représentatif d’un son, et d’un seul.

[Son glossaire.]

Simonon critique aussi l’ordre alphabétique des dictionnaires, qui ne repose sur rien de scientifique. Effectivement, s’il avait quelque raison d’être dans l’ancienne Égypte, depuis quelques milliers d’années cet ordre ne subsiste plus que par la force de la tradition. Il y substitue un ordre qu’il obtient par classification des consonnes suivant le siège de l’articulation. Mais il a compromis cette classification par un système de numérotation qui n’est pas compliqué en soi, mais qui a le malheur d’être abstrait. Ainsi j’aimerais mieux que Simonon eût dit simplement la classe waz que la classe 23. 21. 34.

Ce qui lui avait fait inventer cette classification, c’était le désir de caser les mots suivant leurs affinités phonétiques. Ce système aurait quelque utilité, si vraiment à l’identité de deux ou trois consonnes, correspondait une affinité étymologique. Mais on est revenu de cette abstraction chère à l’abbé Chavée et aux linguistes ses contemporains. Foy n’a rien à voir avec fey ou avec vôy, malgré l’affinité des consonnes. Dès lors, il me paraît assez arbitraire qu’ils soient dans la classe 30. 21. 24. Ce qu’il y a de bon dans l’ordre alphabétique, c’est préci-