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adjectif et son substantif, c’est sans doute un comble de bêtise auquel jamais grammairien n’est arrivé. Cet auteur qui joue les philosophes et qui oublie son métier de lexicographe pour faire de la critique et de l’esprit à tout propos, n’avait guère l’étoffe d’un linguiste. Il n’a que des moments de lucidité.

HUBERT.

Hubert ne nous arrêtera guère. Bien que son lexique ait été publié en 1857, nous le rangeons avant Simonon et Grandgagnage parce qu’il continue, comme Remacle, à compliquer en voulant simplifier. On reconnaît un imitateur de Remacle à ses agglutinations du mots : isspou = i s’ pout (il se peut), ispoireu = i s’ pwèreût (il se pourrait), kess = k’est-ce, im sônn = i m’ sônne (il me semble). On retrouve les habitudes analysées tantôt dans raindd (rendre), ess’ (être), karess, magnn (mange), kinoie, (quenouille). Dans son système de consonnes il a innové. Il supprime les lettres C, Q ; J ; X, Y, Z, ce qui a beaucoup scandalisé Dejardin (Examen des dictionnaires, etc). C dur est remplacé par k, et c sifflant par s. Sa meilleure idée fut de représenter plus fidèlement les palatales ʤ et ʧ, mais il la gâta dans l’exécution en inventant les graphies tj, tsch (tschammô, chameau). De même le ch devient sans nécessité sch. Il écrit donc k’a-tj pour k’a-dj’ et koschonnereie là où il n’y avait que l’ie final du mot français à changer. Il écrit même êye de deux façons : tschîtscheaie, tschimineaie à côté de tschinntreie.

SIMONON.

[Appréciation générale.]

On ne quitte pas le terrain de l’orthographe phonétique en passant de Cambresier et de Remacle à Simonon. Un phonétiste qui voudrait se livrer à des réflexions malignes aurait