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de citations en soulignant les mots français correspondants du patois.

Se lai fuisiez soz Viane la grant.

[Gérard de Viane 13e s.]

Je ne vos sai dire.

[Chanson de Rolland, 11e s.]

Vos, nos, pour vous, nous, sont les formes primitives et latines ; on peut aussi remarquer l’adverbe lai pour là, qui est aussi dans notre patois. Eque, a été analysé précédemment.

J’ons pour j’avons et plus loin j’espérons ont été du langage familier de la bonne société jusqu’au 16e siècle, puisque nous avons de François I une lettre où il s’exprime ainsi :

Le cerf nous a menés jusqu’au tartre (tertre) de Dumigny : j’avons espérance qu’y fera beau temps sur ce que disent les étoiles que j’avons eu très bon loisir de voir.

Henri Estienne disait que c’étaient les mieux parlants qui s’exprimaient ainsi : j’allons, etc.

Oyi, ouir, est toujours écrit dans les plus vieux poèmes oïr, participe oï, futur orrai. Corneille a encore dit dans Cinna :

Oyez ce que les dieux vous font savoir de moi.

Où a-ce que ; populaire où est-ce que, ous que.

Où, dis-tu, où c’est qu’on m’a vue.

[Farce du débat de la Nourisse.]

Mairiaidge ; on lit mariaige dans les sermons de Saint-Bernard. Les Anglais prononceraient