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Abrévations.

Le peuple parle vite ; il abrège les mots, comme pour épargner le temps ; il n’appuie que sur les syllabes importantes ; il retranche au commencement, au milieu, à la fin des mots les syllabes qui ne lui semblent pas nécessaires à l’expression de sa pensée. Le patois vosgien s’est conformé à cette loi, que les peuples du nord, aux langues sourdes, suivent instinctivement. Nous n’insisterons sur ce fait que par des exemples.

Battié, baptiser ; nattié, nettoyer ; conra, conroyer ; brâyé, barioler ; corciè, courroucer ; cerhé, cerisier ; c’ture, couture ; orié, oreiller ; grosié, groseiller ; virté, vérité ; in s’qué, un je ne sais quoi ; seu, sureau ; déyé, derrière, etc.

XI

Les détails qui précèdent n’ont eu pour but que de nous faire entrer plus intimement dans le génie de la dérivation ou de la formation d’une partie du patois vosgien. Malgré une sécheresse apparente qui n’est due qu’à notre volonté et à la nécessité d’être concis, il y a plus d’une conséquence utile à tirer de cet examen.