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g, gn, qu.

Le g dans les mots en age devient un ch un peu doux : mariage, mériaiche. Il se rapproche de son origine allemande dans vason, gazon.

Le gn devient n : borgne, bouône (Ban-de-la-Roche) ; grogner, grunè.

Le patois dit èqouarre pour équerre ; équéle (prononcez ékéle) pour écuelle.

j

Le j représente quelquefois le s français. Ainsi on dira en quelques endroits chôjon pour saison ; et dans une partie de la Lorraine, ainsi que dans les Ardennes, majon pour maison.

ill (ye).

Cette consonne mouillée apparaît dans le patois sous la forme d’une articulation grasse qu’on pourrait peindre par ye (prononcez comme dans le mot yeux sans appuyer sur eu) ; elle forme à la fin des mots une syllabe muette ou féminine ; exemple : oreille, araye et orôye ; paille, pâye ; merveille, morvôye (mervoille, Ville-Hardouin).

L’y joue le rôle de consonne aussi bien que ill, mais elle ne se trouve guère que dans les finales féminines ou muettes.

Le Vosgien semble affectionner cette termi-