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fant, éfant, afant et ofant ; chanvre, chainve ; anneau, ainné.

ON, OM représentés par ô ou au et par o bref, par oin, par ouon et ouô : montrer, môtra ; ombre, ôrbe ; mon père, mo pére ; nom, no (de nomen, et c’est ainsi que nous disons no-mmer) ; bon, boin, bouon ; bonjour, bouôjo ; bonsoir, bouôso.

IN. Cette nasale n’existe pas en patois avec le son français, si ce n’est dans quelques cantons où le langage de la ville a pénétré. Par toute la Lorraine, in se prononce à la façon du ing anglais et allemand. Il n’y a que quelques cas de la disparition de cette nasale, ex. : chemin, chemi ; cumin, c’mi.

AIN, EIN, IEN sont représentés par au, é ou ié, ou : atteindre, ettaude ; bien, biè ; chien, chié et ché ; poulain, polé.

OIN n’existe dans notre patois que dans le mot boin bon, qui se prononce aussi boi. Voici la représentation de la nasale oin des mots français : coin, coi ; besoin, b’sô ; pointe, pouôte ; joindre, jeide ; moindre, manre (vieux français) ; foin, fouon.

UIN n’existe pas plus que le son ui : juin, jun.

UN est généralement représenté par notre patois in, comme u par i : chacun, chéquin ; emprunter, aipraita et aiperta ; un, une, enne, ine.