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chou, chô ; coup,  ; bouton, boton ; courir, couore (Ban-de-la-Roche).

EU figuré par u, e, ou, i : jeûne, jûne (jejunus) ; jeune, jenne (juvenis) ; heureux, heurou ; meunier, miné (nous avons en français minoterie.)

IEU figuré généralement par é, eu et i : Dieu, Dée ou Déye ; lieu, leu ; essieu, ehhi ; mieux, meu et méte.

Si nous resserrons ce premier tableau, et cherchons à généraliser ce qu’il contient, nous trouverons :

1o  Que la voyelle e qui ne se rencontre guère que dans les finales féminines, est totalement muette et n’existe pour ainsi dire pas ;

2o  Que le son u est le plus rare ;

3o  Que la diphtongues ui n’existe pas, caractère remarquable, qui témoigne que le patois des Vosges est très ancien et s’est peu laissé pénétrer par la prononciation française ;

4o  Que si la diphtongues oi existe dans notre patois, elle a un son particulier qui peut paraître désagréable à des oreilles françaises, mais elle n’est que très rarement employée là où le français s’en sert (moi, mois, par exemple) ;

5o  Enfin que l’abondance des diphtongues oua, oué, ouo, indique une provenance soit celtique, soit germanique (wa, wé, wo.)

Nasales.

La comparaison des mots français qui ont une nasale avec les mots correspondants de