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bouobe, au Ban-de-la-Roche, boube, à Bruyères, garçon, de bube ; quiche ou kiche[1] de kuchen ; souquè, fureter, chercher, à Bruyères, de suchen.

Raffe, rafle, et raffoua, rafler. Le vieux français disait raffer avec le même sens ; en basse latinité reffare[2]. Les étymologistes qui voient trop le latin partout voudraient tirer ces mots de rapere ; nous leur trouvons plus d’analogie avec les mots correspondants des idiomes germaniques : allem. raffen ; anglo-saxon, riefian ; suédois, roffa.

Nous nous arrêtons ici, mais on doit bien penser que cette liste est loin d’être épuisée.


Ce ne sont pas des mots seulement que le patois vosgien a pris à la source teutonique ; la prononciation a subi profondément l’influence de la Germanie, comme on a déjà pu le remarquer. La gutturale h domine là même où les Allemands ne l’emploient pas ; nous en avons cité déjà bien

    la terreur, quand les hardis bûcherons des montagnes les descendent au péril de leur vie, guidant un lourd traîneau chargé de bois.

  1. La kiche de Remiremont a eu de tout temps une renommée particulière ; nous la recommanderions aux gourmets de Paris, si c’était un produit exportable de pâtisserie. Les baigneurs de Plombières ne doivent jamais traverser Remiremont pour aller dans la montagne, sans s’y être fait servir une kiche sortant ruisselante du four.
  2. Ce mot est dans la loi salique.