Page:Jouve - Coup d'œil sur les patois vosgiens, 1864.pdf/35

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 31 —

gar, bien, beaucoup : nicht so gar, pas très …, ne … guère. C’no war èque de bé, ce n’est pas grand’chose de beau, en patois vosgien. La per­mutation du g en w est chose connue.

Waigni, gagner ; all. winnen, qui se retrouve dans toutes les langues septentrionales.

Hape, dévidoir, de hasp et haspel, se retrouve dans le français aspe, aspel, asple, suivant différents dictionnaires ; celui-ci a perdu son aspira­tion, mais autrefois on disait haple (Ménage).

Praquâ, bavard. Couche-te, peut praquâ, tais-toi, vilain bavard. On dit aussi praquè. Allem. sprechen. Parler se dit prôché, à Gérardmer.

Blue, airelle, blûrié, myrtille, brimbelle, vien­nent de blaubeere ; bronna, marmonner, de brummen ; clanche, loquet, de klinken ; hainché, clopiner, de hinken ; hanhiè, vaciller, de schwanken ; smiquè, hmiquè, flairer, de schmecken ; tahatte, poche, de tasche ; zoqua, heurter, zoquesse et zoquotte, heurt, de zocken ; htrée, râcloire, de streichen ; hcaloffe, écale, de schale ; bohou et bouôha, hêtre, de buche ; grimoler, murmurer, de l’ancien allem. grummeln ; wouâï, veiller, de wachen ; htosse, ce que l’on met d’une seule fois sous le pressoir, de stoss ; hlôye, hlitte, traîneau[1], de schlitten ; kichelè, rire aux éclats, de kichern ; hpéni, sevrer, de spænen ; riqué, déchirer, riquesse, déchirure, de reichen ;

  1. On dit aussi schlitte, comme en allemand. Tout le monde connaît ces fameux chemins rafftés ou de schlitte, qui inspirent à la fois l’admiration et