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dit M. Littré, est la forme italienne ou proven­çale, bagascia, bagassia, reprise en français, la forme ancienne était baasse, baiasse, ou baesse. » Ces deux derniers mots sont évidemment le nôtre, comme dans le premier se trouve le normand basse.

Je n’hésite pas non plus à croire que le même mot kymrique bach, petit, n’ait donné naissance à notre patois bassoter, baguenauder, s’occuper à des riens, à de petites choses, et qu’on ne doive rejeter l’analogie qu’il présente avec bèchoter, donner un petit labour. Le premier est éner­gique, naturel ; le second serait d’un sens indécis, peu clair, et tiré aux cheveux.

Brave, beau. C’est le sens primitif de ce mot qui est resté en Bretagne et qui est encore usité dans un grand nombre de patois ; on le trouve dans Molière avec le sens de bien mis. Nous disons aussi en patois vosgien brâment, au lieu de bravement, dans le sens de joliment, beau­coup.

Essart, lieu rempli de broussailles, terre nouvellement défrichée. Usité en Normandie, dans le Dauphiné et dans plusieurs autre patois.

Bannades, les deux grosses poches unies par un ruban que quelques femmes se mettent par dessous la robe ; ce mot signifie aussi les deux paniers attachés au bât de l’âne. Dans la vie de Saint-Remy (Bollandistes, 13 janvier), le mot benna a le sens de vase ou panier dans lequel on mettait des denrées et des bouteilles de cervoise. Les mots français benne, bane, bénate, etc.