faut-il voir les mots bretons ker, arrète des pierres, korn, coin, angle, ou le latin quadratus, carré ? dans le mot biasse, blet, mou, l’allemand bleich, le grec blax, ou le celte blot, bleut ? De telles rencontres ne s’expliquent point par le hasard.
Il y a évidemment pour nos idiomes rustiques une source lointaine, antérieure à la conquête romaine ; mais il n’est pas facile encore d’en déterminer les éléments. Comme nous n’avons pas pour but aujourd’hui d’entrer dans ce vaste domaine, nous nous bornerons à signaler, avec quelques observations la triple origine la plus rapprochée, commune à tous nos idiomes. Le celtique ou gaulois, le latin, le teutonique ou allemand ont fourni à chacun un contingent plus ou moins considérable. Nous examinerons seulement d’une manière générale leurs rapports avec le patois vosgien.
IV
Ce ne serait pas une erreur de croire que le celtique a pu trouver quelque refuge dans les montagnes des Vosges pour y sauver, y perpétuer, comme à l’abri des chutes et des ruines de ce monde, quelques restes intacts de son vocabulaire. Mais il ne faut pas s’y tromper ; si le patois vosgien a conservé un bon nombre de