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animaux de la terre, des oiſeaux de l’air & des poiſſons des eaux. On voit par l’exemple des Chinois que tous les quadrupedes ſont mangeables. Les vers les plus vils ſervent de nourriture aux Américains. Il faut que les oiſeaux paſſent d’une partie du monde dans l’autre, que les poiſſons approchent des bords de la mer, & que les huitres & les coquilles couvrent les rivages, afin que nos cuiſines ſoient abondamment pourvûes. N’eſt-ce pas pour nous que l’abeille prépare le miel, & le ver à ſoye ne travaille-t-il pas pour nous ? Le caſtor, la civette & la gazelle ne fourniſſent-ils pas à nos Apoticaires le caſtoreum, le muſc & le bézoar ? N’eſt-ce pas ce même regne qui nous livre les perles, l’yvoire, les côtes de baleine, les cornes de licorne ou des naruals, le caret, &c ? Ne nous donne-t-il pas la plus grande partie de nos habits, & en même-tems les plus chauds ? Et les oiſeaux en particulier ne fourniſſent-ils pas aux Indiens leurs plus belles parures, & les aigrettes aux Turcs ? Que pouvons-nous comparer à la grandeur de l’élé-