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cer entreprendroit un travail fort inutile, s’il ne connoiſſoit pas les plantes qui croiſſent facilement, & qui conviennent à ſon terrein. Pour enſémencer donc avec avantage une prairie ſituée dans un endroit élévé, il faut qu’il ſçache les herbes qui peuvent venir d’elles-mêmes ſur une hauteur ſemblable. Saignez des marais, déſéchez-les, brûlez le gazon ou renverſez-le ſous terre, tout cela ne vous avancera de rien, ſi enſuite vous enſémencez le champ labouré avec des ſemences qui naturellement ne croiſſent que ſur des hauteurs ; il en faut qui ſoient propres au bas terrein. En vain on fera venir des pays étrangers des plantes propres à la teinture pour en multiplier l’eſpèce chez ſoi, ſi l’on ne ſçait pas en quel climat & en quel terroir chacune d’entr’elles vient ſans le ſecours des hommes, & que l’on ne dirige point la culture ſur les principes que fournit cette connoiſſance.

Comment un Œconome peut-il faire réflexion ſur quelque plante en particulier, & comment peut-il dé-