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JOURNAL DE MARIE LENÉRU

— s’ils en reviennent — nous aurons besoin, à côté de l’effort militaire, toujours nécessaire, mais non suffisant — cette guerre l’aura prouvé à l’Allemagne — nous aurons un furieux besoin de leur effort et de leur dévouement à la paix, si notre victoire ne doit pas être annulée par la guerre qui reviendra dans cinquante ans.


28 novembre.

Hélas, je leur écris à tous la même chose et pourtant je le recopie ici avec un grand effort de patience. À force de redire la même chose, j’espère trouver un jour la formule claire, simple, la formule qui porte enfin, qui porte sur tous…

À tante Eugénie. — On dit l’armée anglaise splendide et, enfin, au point. Elle le prouve déjà, mais c’est un genre de satisfaction qui ne va pas sans grondement de colère au fond, sans un terrible haussement d’épaules. Non, je ne suis pas de ceux que les prochaines offensives épanouissent. Qu’on dise « il le faut » et qu’on se taise. On ne doit pas exulter de pareilles victoires. La victoire ? Il la fallait, voilà tout. Assez de réminiscences et de lieux communs : Une victoire ne se chante pas, elle se pleure.

À Marie G… — Vous me parlez de Wilson…