Page:Journal de Marie Lenéru.djvu/254

Cette page a été validée par deux contributeurs.
190
JOURNAL DE MARIE LENÉRU

plénipotentiaires, de moins en moins malheureusement, mais en campagne, ils sont encore une ambassade, ils reçoivent les souverains et en sont reçus. Ils ont ce charme de la vie diplomatique, ce pittoresque des cours et des sphères élevées, les fréquentations internationales.


1er novembre.


J’ai pris « Travail » en gare de Rennes ; c’est Germinal et je le relis volontiers. En somme Zola, c’est toujours le même livre, la même description, la même sensation. On ne pense pas moins que cet homme-là n’a fait. Ce grand actif a même très peu vécu. En outre, il ignore l’érudition, il n’y a pas eu chez lui d’échange entre pairs. Et il raisonne comme un goujat. Quand on a lu autre chose on est crispé d’une si grosse voix pour des couacs de logique. Il vous désintéresserait des questions sociales en en faisant une dispute de table d’hôte ou de café de village. J’étais plus anarchiste en lisant l’Ennemi des Lois.

Et toujours ces problèmes de mangeaille. Encore les faisans et les truffes du dîner de Germinal.

J’ai besoin d’oublier que ces choses-là s’envient. Puis, mon Dieu, parlez de justice (et encore je crois plus de justesse au mot pitié) et chambardez au maxi-