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JOURNAL DE MARIE LENÉRU

propreté, de netteté luxueuse, comme la neige seule en donne aussi l’impression.


A Mme D… 11 août.

Mais est-ce notre faute si l’on ne peut se développer qu’au bénéfice de l’analyse ? Si chaque fois que nous voulons une perfection il faut d’abord avoir affaire au sens critique ? Et puisque toute notre vie nous devons être les défenseurs de l’intelligence, nous aurions le droit qu’on nous montre du côté adversaire les efforts et les progrès fournis par la plus grande conscience.

Je me rappelle que Mme D… me disait : Pour le moment mon enthousiasme est en disponibilité. Certainement une maladie organique eût mieux valu. Peut-être qu’elle m’aurait abîmée davantage, mais en laissant la vie intacte autour de moi. À quoi bon en parler ? Je ne m’en intéresserai pas plus à moi-même, mais passionnément je veux sauver la femme. Je veux souhaiter plus que je ne désire, il n’y a de bon que la fièvre.


1er septembre.

Pour moi-même je suis une absente, je me souviens de moi avec effort. Je m’aperçois maintenant que ce