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JOURNAL DE MARIE LENÉRU

espace d’une vie mortelle ». C’est l’enfoncement dans un souterrain. En partant l’on a encore, derrière soi, le jour de l’entrée.


Jeudi 19.

Elles étudient l’histoire de l’art. Elles lisent, puis elles vont au Louvre régulièrement tous les huit jours. Évidemment j’ai tort, mais cela me refroidit, me gèle à mort. Oh ! les milieux intelligents, toutes ces femmes, ces hommes aussi « qui s’intéressent à tout », connaissant les livres, les tableaux, la musique, s’arrangent et font partout de bonnes affaires intellectuelles en bourgeois avisés et prévoyants… Ces gens qui apprennent toutes les langues, font tous les voyages et resteront si évidemment toujours des médiocres ! Ah ! ce ne sont pas les choses intelligentes qui font les gens intelligents !

Incapables d’une variante aux idées qu’ils apprennent, aux jugements qu’ils assimilent, et je ne pense pas à des nullités, mais à la moyenne des gens « très intelligents et très cultivés ».

À Mme  D… D’ailleurs si cela ne va pas tout seul, je m’abstiendrai plutôt, n’ayant aucune raison de me lancer dans les affaires désagréables, et tenant bien moins à être imprimée, qu’à la façon dont je le serai.

Ce qui me regarde c’est d’achever, après on se