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JOURNAL DE MARIE LENÉRU


Mardi 18 avril.

Et déjà nous repartons. Je ne fais pas une allusion à ce départ. J’ai horreur de ce qui se termine, clôt une période, nous fait assister au glissement du présent dans le passé.

Je n’ai rien fait de ce que je voulais faire… Je ne saurai donc faire acte de décision et de persévérance que dans les projets et les études qui ne me servent à rien.. ! Je lis désespérément ce qui est détestable. Non, non, pas comme Amiel, n’être bonne qu’à écrire son journal toute sa vie !

Ne pas faire quelque chose qui puisse être jugé supérieur par des êtres supérieurs, c’est ce que je ne me pardonnerais pas.


19 avril.

Je vais mieux, mes yeux sont mieux. Si loin encore d’être de bons yeux, ils me rendent tant de choses ! Cela n’eût rien été de n’être que sourde.


Jeudi 26.

Mariage de Margot de M… hier. Mlle  Chevert, la grande couturière, était venue m’habiller, me poudrer — la première fois de ma vie — etc. On arrête