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journal de marie lenéru

d’abord je n’espère rien, et puis demander c’est exaspérer le désir. Je suis prise de suite d’un tel élan. Demander la foi que je ne sépare jamais de la vocation, ou la guérison et le bonheur, c’est les imaginer si fortement qu’une excitation de regrets s’ensuit toujours. Il faut être stoïcien jusque dans le christianisme et ne jamais mettre tout son cœur dans les biens qui ne dépendent pas de nous, fût-ce la miséricorde divine.


Mardi 26.

Hier pendant que je suis là, R… écrit quelque chose et le met dans ma poche avec injonction de ne le lire qu’à la maison ; je trouve, entre autres : je voudrais être toi, rien que pour avoir mon admiration.