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ÉLOGE DE MAR DENḤA Ier
Quand le Seigneur vit qu’il n’avait pas son pareil en ce siècle, il le fit croître, le fit monter et le fit asseoir sur le siège le plus élevé.
131En effet, la grâce l’éleva au degré suprême, et le saint devint de plus en plus pur et digne.
Le trône illustre des patriarches lui échut en partage et, à cause de cela, il ajouta encore un nouveau labeur à ses travaux[1].
Il montra de la pitié pour les pauvres et les orphelins et, à l’exemple de son Maître, il exerça constamment les œuvres de miséricorde.
Il couvrait de vêtements convenables ceux qui
- ↑ Voici comment Bar Hébréus raconte son élection [Chron. eccl., II, 440) : « Anno 1677 [Græcorum] ordinatus est Mar Denha catholicus qui fuerat metropolita Arbelæ. Quippe is prius ad castra Regis regum abierat. Contigit autem ut decederet Hulaghu et obiret quoque Machicha catholicus ; porro res exposita fuit reginæ christianæ Dokuz-Khatun, nimirum illum jam antea idoneum fuisse ut fieret catholicus, verum Machicha donis et calumniis illum superasse ; atque ipsa præcepit ut præficeretur ille. Igitur diploma illi datum fuit venitque Arbelam, atque congregatis episcopis, Bagdadum descendit, et Seleucia ; consecratus est in Tešri posteriori dominica tertia dedicationis Ecclesiœ [15 novembre 1265]. » Les Catholiques nestoriens, bien qu’ils eussent transféré leur résidence effective à Bagdad, portaient toujours le titre de Séleucie et la consécration se faisait dans l’église de Koka, fondée par Mar Maris. (Cf. Assemani, Bibl. or., t. III, part. 1, p. 611, et t. I, p. 10.) Le continuateur d’Amrou nous a conservé les noms des évêques qui assistaient à l’ordination. Il ajoute : « Ordinatione autem qua majori potuit celebritate peracta, in cœnobium S. Maris apostoli exceptus est, deinde Bagdadum regressus habitavit in cella in ædibus chaliphæ supra fluvium Tigrim sitis. » — Ce palais avait été concédé à son prédécesseur par Houlaghou après la prise de Bagdad sur les Arabes. (Cf. d’Ohsson, Hist. des Mongols, III, 370 ; Assemani, Bibl. or., II, 455.)