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JANVIER-FÉVRIER 1890.

flotteur et d’un contrepoids, on donna à l’araignée un mouvement uniforme de rotation reproduisant le mouvement diurne et l’astrolabe plan constitua une horloge appelée amphorique et décrite chez Vitruve. Puis, l’astrolabe plan, à cause de ses nombreuses causes d’erreur, ne fut pas employé par les Grecs dans leurs travaux sérieux sur l’astronomie ; ainsi Ptolémée ne l’employa pas pour établir ou confirmer les théories qu’il expose dans sa Composition mathématique, ou plutôt il n’utilisa que le dos de l’astrolabe pour la mesure des hauteurs[1]. Cependant cet instrument si commode fut toujours usité en astrologie, car Ptolémée donna les règles de la projection stéréographique qui servent à sa construction ; il construisit des tables pour son usage, et un astrolabe plan, celui que décrit Sévère, fut toujours appelé astrolabe de Ptolémée.

Plus tard, on trouve chez Théon d’Alexandrie et Synésius des descriptions de l’astrolabe plan qui sont, il est vrai, incomplètes et obscures, mais montrent du moins que cet instrument était toujours connu[2]. Enfin, au viie siècle, Jean Philoponus à Alexandrie et Sévère Sabokt en Syrie écrivirent sur ce sujet des traités étendus que les Arabes étudièrent,

  1. Compos. math., livre I, ch, x, éd. Halma, t. I, p. 46.
  2. On trouve dans plusieurs bibliothèques des traités sur l’astrolabe écrits en grec et attribués à Ptolémée, à Théon d’Alexandrie, à Ammonius, etc. On les croyait volontiers apocryphes, au temps où l’on était persuadé que l’astrolabe plan avait été inventé par les Arabes. Il serait peut-être bon aujourd’hui d’étudier ces mss. avec plus de soin.