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nous avons pu nous procurer, le verbe apparaît dans un état d’invariabilité continuelle, et il semble qu’il ne soit pas plus susceptible de formes qu’en malay ou en siamois. Il paraît cependant que, dans la langue vulgaire, il existe une sorte de conjugaison dont les principaux caractères sont les suivants : le passé a pour désinence a ou ta (comme en japonais) ; le futur a pour désinence ô (également comme en japonais). Ainsi l’on formera avec tsʽir « frapper », ou « je frappe », tsinta « je frappais », tsiriô « je frapperai ». L’impératif de ce même verbe ne se distingue de l’infinitif que par sa désinence en a : ts‘ira « frappe ! »

Pour les temps composés, on fait usage, absolument comme en japonais, d’un auxiliaire qui finit par devenir partie intégrante du verbe ; ainsi l’on dira : tsîopnoi « être frappé », tsîrinta « avoir été frappé », tsîrintos « je serai frappé », etc.[1]

60. La conjugaison négative des verbes coréens les rapproche encore des verbes japonais, lesquels du reste sont formés suivant les lois de la grammaire tartare. M. de Siebold nous en fournit un exemple : ainsi du verbe affirmatif tsir « je frappe », que nous avons vu tout à l’heure, on forme le verbe négatif tsîdzî-anir-hawo « je ne frappe pas », à l’aide de la particule interfixe négative anir « ne pas, n’être point », — tsîdzî-anir-hayâsô « je n’ai pas frappé », — tsîdzî-anir-kapo (?) « je ne frapperai pas ».

  1. Cf. Siebold, Archiv zur Beschreibung von Japan, vii, p. 11.