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L’m final se confond souvent avec l’n, non-seulement en coréen, mais encore en japonais et en annamique.

16. Les syllabes prononcées œll en chinois moderne sont transcrites en sinico-coréen par ʼi. Exemple :

Chinois moderne : œll. Sinico-coréen : ʼi.
œll. ngi.
œll. ngi.

La prononciation que nous transcrivons ici ngi, en nous conformant à un usage assez généralement répandu parmi les orientalistes, n’est autre que le son de la voyelle i, précédé d’une inflexion nasale. La différence qui existe entre le son sinico-coréen et le son chinois mandarinique tient à ce que, dans la péninsule, on a adopté, comme on l’a fait d’ailleurs au Japon et en Cochinchine, la prononciation archaïque du Céleste-Empire. Cette prononciation, que nous avons établie ailleurs[1] par une série de faits philologiques ne laissant à cet égard aucun doute, est confirmée par la notation phonétique usitée dans les dictionnaires indigènes. La prononciation du signe , suivant le lexique publié par ordre de l’empereur Khang-hi[2], est

  1. Dans le fragment de l’Histoire de la langue chinoise, auquel l’Institut de France a accorde un prix de 1200 francs au concours de linguistique en 1861.
  2. Khang-hi-tsze-tièn.