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bien on le pense ; j’avais étudié la rade avec une grande attention et ne me dissimulais pas que l’entreprise n’était pas précisément d’un succès infaillible



A quelques jours de là, je faisais part de mes desseins à Ballière, qui accepta avec enthousiasme de concourir à l’œuvre de délivrance. Je savais pouvoir compter entièrement sur le dévoûment de Bastien, et je résolus de ne le prévenir que le jour où il faudrait mettre notre complot à exécution.

Une semaine s’était déjà écoulée sans qu’une occasion favorable se fût présentée ; lorsqu’un matin je reçus la visite de Vallerstein, le jeune employé badois, notre complice dans la précédente tentative.

La proposition qu’il venait me faire allait au devant de tous mes désirs. Il m’apprit que le P.C.E. navire australien frété pour le compte du gouvernement colonial, et chargé du transport de charbon entre Newcastle et Nouméa, était arrivé la veille. Vallerstein avait passé la soirée avec le capitaine du navire. Sur la demande de notre ami, le brave marin lui avait déclaré qu’il repartirait dans une quinzaine de jours et qu’il prendrait volontiers à son bord un ou deux déportés. Pour ce service il se contenterait d’exiger le prix du passage. Soit : deux cent cinquante