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LES DÉCORÉS

puis il fila vers Paris où… il faillit crever de faim — naturellement.

Glissons : la chanson est connue.

Aujourd’hui, sans lâches concessions, sans faillite de conscience, sans traîtrises pratiques, sans malpropres aguicheries au public, Baffier a vaincu les partis pris et les malveillances : l’art qu’il aime triomphe avec lui. Il a renoué la saine tradition des artisans du Moyen-Age, de cette rayonnante pléiade de sculpteurs qui ont fastueusement doté de chefs-d’œuvre le sol national ; son robuste tempérament que n’a pas vicié l’enseignement académique rappelle les tendances de maîtres dont l’unique tort est d’être Français. N’ayant pas eu le temps d’apprendre la mythologie, il néglige l’Olympe — qui est un peu loin — et reproduit les physionomies si variées, si curieuses, si typiques de notre époque, de ceux qui partagent nos joies et nos souffrances.

Aussi bien dans les œuvres monumentales que dans les moindres compositions d’inti-