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LES DÉCORÉS

pince-nez, vêtu, par un domestique distrait, des habits de Sancho Pança.

Pas fin de siècle pour deux sous, Bruneau, serviable, accueillant, délicat, indulgent et enthousiaste, mais féroce dès que les questions d’art sont en jeu. Par exemple, ne vous risquez pas à regretter, devant lui, les beaux jours de la musique « éminemment française », le règne de la Reine Topaze et de Si j’étais Roi, le temps où le ténor — la main sur le cœur — y allait de trois couplets devant le trou du souffleur, où la chanteuse égrenait une romance à trilles, et où un dialogue court, mais auvergnat, servait d’entr’actes aux duos, trios, quatuors et chœurs réglementaires. Et, surtout, ne lui parlez pas de concessions au public. Non, croyez-moi, dans votre intérêt, choisissez un autre sujet de conversation. Brr !… Et pourtant l’auteur de Kérim n’est ni combatif, ni sectaire, et sa critique au Gil Blas reste généralement aussi bienveillante dans le fond que modérée dans la forme ; mais s’il