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LES DÉCORÉS

les brocs, les serrures, les brosses, les corbeilles à pain, les bougeoirs, les programmes gaufrés du Théâtre-Libre, les mille objets d’intimité magnifiés par le talent de cet imaginatif touche-à-tout, les merveilles de goût, de style, de délicatesse, d’ingéniosité, créées par ce maître à la fois délicat et puissant ?

Et dire que si Charpentier avait suivi les conseils de M. Paul Dubois — l’illustre directeur de l’École des Beaux-Arts — peut-être, aujourd’hui, aiderait-il les maçons ou vendrait-il des billets à la porte des théâtres !

« Quand on est aussi pauvre et aussi mal mis que vous — lui jeta un beau matin à la figure le célèbre Académicien — on reste à sa place, on ne cherche pas à devenir artiste » (sic).

Mais voilà, malgré ces tendres et fraternelles remontrances, il s’est ostiné, l’entêté, il n’est pas « resté à sa place », et il se permet maintenant d’être une des gloires de la statuaire contemporaine. Du reste, s’il avait lâché l’ébau-