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de de son ancien monastère d’Allemagne, une Société pour propager la réforme projetée dans l’Edifice de l’Esprit-Saint.» Plus tard, le nombre des Frères est porté à huit. Avant de se séparer pour parcourir le monde, ils concluent le pacte suivant : «

1° Aucun d’eux ne doit adopter d’autre profession que de guérir les malades, et cela gratuitement ;

« 2° Aucun ne doit être contraint de porter un habit particulier comme membre de la Fraternité, mais devra s’accommoder aux usages du pays ;

« 3° Chaque Frère doit se présenter chaque année au jour de la Sainte-Croix près de l’Esprit-Saint (ce doit être le nom d’une église ou d’un édifice religieux) ou faire connaître les causes de son absence ;

« 4° Chaque Frère doit faire choix d’une personne sûre, qui puisse lui succéder à l’occasion ;

« 5° Le mot de Rose-Croix doit lui servir de sceau, de mot de passe et de signature ;

« 6° La Société doit rester secrète pendant un siècle.

« Ce fut seulement par l’art magique que fut découvert, au bout des cent ans de secret prescrit, la tombe du Père Chr. Rosenkreuz, avec l’inscription : « Post C X X (centum viginti annos) patebon. Le corps du Père se trouvait dans un caveau, dont la voûte offrait quatre figures renfermées dans un cercle. Le corps tenait un petit livre marqué d’un G, qui se terminait par la phrase suivante : « Ex Deo nascimur, in Jesu morimur, pèr Spiritum Sanctum reviviscimus ».

« Dès lors.le moment de la Réforme était venu ; les Frères s’occupèrent de sa préparation. Voici comment ils se représentent eux-mêmes : ils appartiennentà la Réforme chrétienne (protestantisme), admettent deux sacrements, reconnaissent le Saint-Empire Romain comme leur chef et celui de la chrétienté. En ce qui concerne l’art de faire de l’or, cela leur serait aisé, mais c’est pour eux une oeuvre secondaire, un superflu. Ils connaissent mille autres artifices meilleurs, mais ils s’attachent au salut des âmes.

« Quiconque répondra par la voie de l’imprimerie à cet appel, sera mis en relation avec la Société, et l’Edifice ne restera pas éternellement invisible ».

« Sub timbra alarum tuarwn, Jehova ».


tels sont les derniers mots de la Fama.


La soeur de la Fama, soeur qui cependant n’a pas été conçue par le même esprit, est la Confession. Elle est en arrière de son aînée, en tant que contribution au progrès des lumières. Sans doute, il y est déclaré que la restauration de la Philosophie doit passer avant tout, mais en ce qui concerne une restauration scientifique,l’auteur est en arrière par rapport à la Fama. Il rétracte positivement ce qui y a été dit sur la possibilité de faire de l’or, il s’enthousiasme à la pensée d’un âge d’or qui serait ramené par la Rose-Croix, et laisse entrevoir la terreur que lui inspire la-fin prochaine dû monde.

LA. CONFESSION

D’après l’édition la plus ancienne que nous ayons sous les yeux, celle de Cassel, en 1615.

«

Bien que la Société se sente en sécurité pour les corps et les biens, et que dans cette situation elle qualifie le Pape d’Antéchrist, il n’en viendra pas moins un temps où elle produira au grand jour tous ses secrets. La Société compte vivre en bons termes avec l’Etat, car elle offre « au Chef Suprême de l’Empire Romain le tribut de ses prières, de ses secrets et de ses grands trésors en or, et le fait très volontiers ». .«.

Ce qui importe avant tout, c’est l’amélioration de la Philosophie. S’il plaisait à Dieu de nous allumer seulement un sixième flambeau (1), quel magnifique état de 1. Le mot sixième semble indiquer ici un sens ajouté aux cinq autres.